Crépol, un tournant présageant une grande instabilité politique en France
Le bilan du massacre de Crépol, ce 19 novembre, est d'un mort et 19 blessés. Sans la présence de quatre vigiles, il aurait été sûrement bien plus lourd (notons d’ailleurs que leur présence pour encadrer une fête dans un petit village de 550 habitants en dit long sur l’insécurité en France).
La lame de fond que cette boucherie est en train de produire au sein de la « France périphérique » met en danger la stabilité politique du pays. C’est sûrement parce que le gouvernement et les médias de masse le pressentaient qu’ils ont essayé de retenir et de manipuler pendant toute une semaine les informations sur le profil des bourreaux et le déroulé exact de l’attaque. Il est vrai qu’une nouvelle vague de « Gilets Jaunes » au regard de la faiblesse actuelle du gouvernement français aurait bien plus de chances de réussir à renverser le gouvernement qu'il y a cinq ans.
Malgré le peu d’informations et même les fausses informations diffusées par certains commentateurs, dès le lendemain de l’attaque, il y avait assez d’éléments pour que j’écrive : « Le massacre de Crépol par une dizaine d'individus armés de couteaux sur des jeunes villageois faisant paisiblement la fête ressemble trop au pogrom du Hamas pour ne pas craindre un certain mimétisme chez des jeunes à qui l'on vend les terroristes du Hamas comme des héros ». Pourtant, au même moment et pendant plusieurs jours, la presse, les autorités et les médias publics décrivent ce qui s’est passé à Crépol comme une « rixe » qui aurait mal tourné. C’est-à-dire une bagarre générale dont on ne sait plus bien qui en est à l’origine, juste une fête qui se serait mal passée. Les médias de masse insistent pour bien préciser qu’on ne connaît pas le profil des auteurs des coups de couteau, ni les raisons de cette « rixe ». Certains vont jusqu’à dire que cela pourrait être une querelle entre bandes ou au sujet de trafics de stupéfiants.
Rapidement des informations filtrent via les réseaux sociaux ayant pour source les villageois, qui nous apprennent que les agresseurs étaient des « jeunes en survêtement-tennis ». Tout Français ayant cette information comprend alors immédiatement le profil des agresseurs. Les médias, paniqués, donnent alors une nouvelle version : ces jeunes auraient pu être refoulés de la fête (qui était privée) pour « délit de sale gueule » et seraient revenus se venger en bande. Inversion accusatoire classique, qui sous-entend en fait que les villageois sont des racistes et que d’une certaine manière les torts sont partagés.
C’est alors que de nouveaux témoignages de villageois sortent : d’abord, les criminels sont venus dès le début avec des couteaux de 25 cm (on ne vient pas à une fête pour s’amuser avec des couteaux de 25 cm) et ont crié « on est venu planter du Blanc ». Puis, devant l’évidence, les photos des agresseurs étant diffusées sur les réseaux sociaux, les TV insistent pour souligner qu’il s’agit tous de Français, sans montrer leurs visages ou donner leurs prénoms et noms. Les animateurs d’émissions d’actualité sont même d’une grande agressivité dès qu’un intervenant sur leurs plateaux sous-entend qu’ils sont tous d’origine arabe, ce dont tous les Français se doutaient dès le début, tellement ils expérimentent au quotidien les « jeunes en survêtement-tennis ».
Quand on recoupe le peu d’informations éparses qui sont données au public et dernièrement par Le Figaro, l’on comprend que le gouvernement et certains directeurs de rédactions ont su très vite que c’était une expédition programmée d’une quinzaine d’individus connus des services de police, d’origine maghrébine, armés de couteaux de 25 cm, qui ont fait irruption dans une fête d’un petit village pour semer la terreur et « planter du Blanc » dans un but de domination. D’ailleurs, les témoignages des villageois et de leur maire sont concordants pour dire qu’ils ont cru à un attentat tellement le groupe était violent et venu pour tuer au hasard.
Paradoxalement, je pense que si cela avait été un attentat terroriste « classique », il aurait été oublié, hélas, comme d'habitude, au bout d'une semaine. D'une certaine manière, jusqu'à présent, les Français, peuple très politisé, pouvaient comprendre que, pour des raisons universelles et non matérialistes, pour des idées, l'on puisse commettre des actes terroristes. Mais là non, toutes les informations convergent vers des motifs racistes et territoriaux, il s'agissait d’étendre par la violence le territoire contrôlé par une banlieue en soumettant un village de « Blancs ». Nous sommes donc à un tournant qui va affecter gravement la stabilité politique de la France.
Jusqu’à présent, dans mes analyses sur la situation en France, je ne doutais pas de la stabilité du « régime » en place après les élections présidentielles de 2022, remportées haut la main par Emmanuel Macron. Même au plus fort des violences, des émeutes, du mouvement contre les retraites, je n’ai pas cru à une dissolution de l’Assemblée nationale ou à un quelconque gouvernement d’union ou de cohabitation. Et ce pour une raison simple : la gauche est toujours à l’origine des révolutions, or elle n’y avait aucun intérêt, car elle savait qu’en cas de nouvelles élections ou changements, elle avait plus à perdre qu’à gagner du fait que le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen est au plus haut dans les sondages et la gauche au plus bas. Mais désormais, nous assistons à un changement de paradigme. La gauche est devenue aux yeux de la majorité la représentante du conservatisme, de l’ordre établi et de la rente de situation.
Deux jours avant le massacre de Crépol, le Président de la République a organisé à St Denis une rencontre avec les chefs des partis de l’opposition, notamment au sujet du référendum sur les questions de société que souhaite mettre en place le chef de l’État. Habituellement, ce genre de rencontres qu’Emmanuel Macron affectionne ne débouchent sur rien. Mais, en l’espèce, un consensus des partis de gauche et du Président de la République s’est dégagé pour conclure à l'impossibilité d'organiser un référendum sur l'immigration. Alors que c’est une question majeure pour les Français qui depuis des années, non seulement, sondage après sondage, demandent à 70% une pause dans l’immigration, mais en plus envoient au pouvoir des messages clairs en étant à chaque fois plus nombreux à voter Marine Le Pen. Malgré cela, les représentants de la gauche exigent non seulement le maintien de cette politique mais en plus, suite à cette réunion, se félicitent publiquement que les Français n’auront pas à se prononcer démocratiquement sur cette question qui les intéresse tant.
Désormais, la France se trouve dans une impasse politique absolue, car pour ses élites et la partie des Français qui s’identifient à ces dernières, l’immigration est devenue fondamentale. D’abord pour des raisons sociologiques, il est désormais difficile pour les « élites » de se distinguer du « prolétariat » de façon matérielle (avec une voiture, des vêtements, une montre) comme auparavant, tellement la société de consommation donne accès largement à toutes sortes de biens. Aujourd’hui, les élites se veulent exceptionnelles de par leur richesse morale, une ouverture d’esprit et une empathie infinies envers ceux qui ne pourront jamais les rejoindre. C’est la course à qui sera le plus « woke », le plus xénophile, le plus ouvert aux Trans, la promotion du genre et toutes ses nouvelles croyances qui permettent de se différencier de la populace et de ses conceptions étriquées.
Ensuite, économiquement, l’immigration permet non seulement de faire pression sur les bas salaires mais aussi de faire tourner notre économie basée sur la demande, de la consommation, car chaque nouveau venu a besoin d’un nouveau réfrigérateur, d’une nouvelle TV, etc. Des bas salaires qui n’augmentent pas et une politique de la demande ne profitent pas du tout aux « masses industrieuses » dans une économie ouverte qui importe massivement. Elle profite aux cadres urbains du secteur tertiaire qui ont bien plus d’empathie pour les habitants des banlieues que pour ceux de la périphérie. Et c’est la partie psychologique : les migrants sont perçus non comme un danger par ces derniers, mais au contraire comme des gens utiles et qui font du bien. La banlieue est devenue leur réservoir de nounous, de domestiques, de taxis, d'Uber, de chauffeurs, de cuisiniers, de plongeurs, etc. à petits prix. Ils sont devenus indispensables aux urbains qui veulent mener une vie bourgeoise bien confortable à peu de frais. En comparaison, la périphérie et son mode de vie rustre (voitures, ménage, bricolage, enfants et famille) est un endroit où il n'y a pour eux que des bouseux insupportables et inutiles.
Enfin, structurellement, l’immigration est devenue essentielle pour l’écosystème de la « gauche », tant en termes de revenus directs et indirects, de rémunération de ses militants que de cause existentielle pour les ONG, les syndicats, les partis politiques de gauche et les médias publics. Sans elle, la « gauche », faute de moyens et de militants, serait sûrement bien plus minoritaire en France.
De l’autre côté, pour la France périphérique, des « classes laborieuses », cette immigration est devenue un danger pour leur sécurité physique et économique. D’abord parce qu’elle exerce une pression à la baisse sur les salaires et les prestations sociales, mais aussi et surtout, elle est perçue comme un des principaux facteurs d’insécurité. Demandez à n’importe quel Français honnête utilisant les transports en commun, tous vous diront que les incivilités dans la rue, les transports en commun, sont majoritairement le fait de « jeunes en survêtement-tennis ». Quand on se fait agresser ou ennuyer dans la rue aussi. Dans leur quotidien, nombre de Français se ressentent en danger, même si ce n’est pas le cas. Crépol, ce massacre raciste antiblanc, est leur pire cauchemar. Ils étaient globalement d’accord pour qu’en banlieue les gangs gèrent leur territoire, mais pas qu’ils viennent maintenant chez eux pour leur imposer leur loi.
Nous avons donc désormais, schématiquement, les élites et une grande partie de la population qui considèrent que leurs intérêts fondamentaux sont en opposition totale. Comment régler ce conflit démocratiquement, alors qu’il n’y aura pas d’élections nationales en France avant 2027 et qu’en plus le pouvoir n’a jamais été aussi faible (sans majorité au parlement, le pouvoir d'Emmanuel Macron s'érode de plus en plus vite, car il ne peut se représenter et que le macronisme est programmé pour ne pas survivre après 2027) ? À cela s'ajoute notre poids géostratégique et les diasporas en France, qui font que de nombreuses puissances (USA, Russie, Allemagne, Algérie, Maroc, pays d'Afrique) vont avoir intérêt à s'immiscer fortement pour faire gagner l'un ou l'autre camp.
A mon sens, nous entrons dans une très grande phase d’instabilité politique qui va avoir des répercussions dans tous les domaines. Comme par exemple, sur les investissements en France, l’abaissement de nos notes sur la dette, donc une augmentation des taux d’intérêts, qui vont nous obliger à nous endetter davantage, sans parler des coûts d’une augmentation massive de l’immigration illégale qui pourrait être provoquée par une puissance hostile aux fins de nous déstabiliser. La France entre donc dans une période de grande instabilité politique, dont l’ampleur va dépendre aussi bien d’événements intérieurs, qu’internationaux, de la bonne tenue ou non des Jeux olympiques de Paris et du résultat des élections européennes en 2024.
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