De la dangerosité du narratif réactionnaire des écologistes sur le changement climatique

2023-08-25
Temps de lecture 7 min
Etant particulièrement attiré par les idées contraires aux miennes et leur confrontation, je suis toujours étonné quand il n'est plus permis de contester un raisonnement sans se faire mettre au ban de la société. Aussi, comme il faut de tout pour faire un monde, permettez-moi de jouer au vieux con réac.

On nous avait promis un été caniculaire avec d'énormes tensions sur l'eau. Or, depuis près d'un demi-siècle que je passe mes étés à Nice, jamais ils n'ont été si frais et jamais je n'ai vu autant de pluie aux informations météorologiques. Les chroniqueurs des médias mainstream ont pris les devants et ont déjà fait la leçon à tout le monde, rappelant bien qu'il faut arrêter de regarder notre nombril et que partout dans le reste du monde la « Terre est en colère ». On se croirait revenu au temps des cavernes ; c'est du même niveau que « je crois en la science ». Quel recul de l'intelligence et des connaissances, ces deux phrases annihilent au moins 1000 ans de pensée. Le plus drôle est que dans le même laïus sur « la Terre est en colère », on nous dira que les « scientifiques du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) ont dit que » : c'est la phrase magique qui clôt tout débat, et toute personne qui oserait mettre en doute sa sacralité est éliminée du jeu médiatique.

Je sais, je suis un vieux con réac, mais le privilège de l'âge fait que j'ai traversé quelques-unes de ces croyances depuis un demi-siècle. Les jeunes ne peuvent s'en souvenir, mais dans les années 70-80 : on nous a certifié qu'il n'y aurait plus de pétrole en 2000-10. Dans les années 90 : qu'un trou dans la couche d'ozone allait brûler la terre d'ici 2010. En 2000 : que toutes les côtes allaient être sous l'eau en 2020 à cause de la fonte des glaces. Et je ne vous parle pas des pluies acides qui allaient détruire les forêts européennes, des Maldives qui ne devraient plus exister depuis longtemps, de la fin des abeilles provoquant une famine mondiale, de la sécheresse transformant l'Europe en Sahara, etc. etc. Vous me répondrez que les « scientifiques du GIEC ont dit que » il y a un réchauffement climatique dû à un effet de serre provoqué par les activités de l'homme. J'invite tout le monde à lire l'« approche schématique du mécanisme » de l'effet de serre du plus grand organisme public français de recherche scientifique, le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) (https://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim1/sysfacte/effetserre/index.htm#:~:text=Elle%20est%20obtenue%20en%20faisant,au%20dixième%20degré%20près). C'est un peu complexe, il faut un minimum de concentration et y consacrer une petite heure, mais c'est tout à fait compréhensible et passionnant. On comprend notamment que l'essentiel de l'énergie de ce mécanisme vient du soleil et que les grands responsables de l'effet de serre sont d'abord la vapeur d'eau, puis le CO2 (présent dans l'atmosphère depuis des temps immémoriaux) et les nuages. L'effet de serre en lui-même est une bonne chose, puisqu'il permet de ne pas vivre des nuits glaciales sur la partie de la terre qui tourne le dos au soleil ; sans lui, la vie ne serait sûrement pas possible sur terre.

Je sais, je suis un vieux con réac qui ne veut pas comprendre que c'est la consommation d'énergies fossiles qui augmente la concentration de CO2 dans l'atmosphère et donc aussi l'effet de serre, ce qui fait qu'il fait plus chaud et provoque des changements climatiques. Je veux bien le croire, mais il est important aussi de contextualiser cette affirmation, car les mécanismes qui influent sur le climat sont d'une complexité infinie. Essayez déjà de comprendre que l'essentiel de l'énergie du mécanisme de l'effet de serre vient du soleil et d'appréhender que la terre est un minuscule point, 1,3 million de fois plus petit que son étoile. Ce petit point où il fait de -80 °C à +50 ° est chauffé par une énorme boule de feu se trouvant à 150 millions de kilomètres, où il fait 5000-6000 °C à sa surface, et le tout est plongé dans un univers à -270 °C en moyenne. Cette boule réchauffe les parties de notre planète en alternance, du fait que la Terre tourne sur son axe à la vitesse d'environ 1600 km/h et tourne autour du Soleil à 100 000 km/h ; le Soleil lui-même, qui est une étoile parmi d'autres (il y a au moins autant d'étoiles dans l'univers que de grains de sable sur terre), orbite autour du centre de la Voie lactée à 850 000 km/h, qui elle-même navigue au milieu des autres galaxies à près de 2,3 millions de km/h. Et je ne vous parle pas des vents solaires, des rayons cosmiques, des éruptions solaires, des cycles solaires, les explosions de supernovas, etc. etc. Et encore moins des milliers de phénomènes sur terre, indépendants de nous, comme les volcans qui influent sur le climat. En fait, il est miraculeux qu'il y ait si peu de variations dans nos climats. Normalement, si vous êtes un minimum de bonne foi, vous devriez commencer à relativiser et vous poser des questions.

Je sais, je suis un vieux con réac, et les « scientifiques du GIEC ont dit que ». Mais outre que les experts du GIEC nous disent avoir compris assez les mécanismes du climat pour nous prédire le pire dans 50 ans sans pouvoir prédire la météo dans 15 jours, permettez-moi de m'interroger sur une information relayée par plusieurs médias en mai : le Sahel reverdit. La zone enregistre depuis plusieurs années des pluies abondantes et des récoltes records. Pourtant, à force de reportages misérabilistes et culpabilisants, dans l'imaginaire des Français, il est devenu d'acceptation commune que par nos modes de vie consuméristes, nous étions responsables du réchauffement climatique, donc de la sécheresse dans cette région, et il était donc normal, voire un devoir moral, d'accueillir les « réfugiés climatiques » du Sahel. Désormais, on fait comme si ce n'était qu'un vieux souvenir, que l'on nomme même : « l'anomalie climatique des années 1970 et 1980 ». Ni vu, ni connu, les médias rayent d'un trait l'une des plus grandes croyances de ces 40 dernières années... Selon les « spécialistes », sous l'effet du changement climatique, le retour de la pluie au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad va se pérenniser.

Je sais, je suis un vieux con réac, mais pourquoi est-ce si horrible que le changement climatique amène plus d'eau aux populations du Sahel, qu'il fasse moins froid dans les régions polaires et dans les pays du nord de l'Europe ? Vous allez me dire qu'il y a plus de catastrophes naturelles. Mais je me rappelle, quand j'étais jeune, des grands incendies qu'il y avait en France quasiment chaque année et qui faisaient des morts. Depuis que je suis petit, on me parle de grandes tornades et ouragans en Amérique. Alors vous me parlerez des glaciers qui reculent... Mais le pire en fait est quand je me dis, « et si finalement je n'étais qu'un vieux con réac et que les scientifiques du GIEC avaient raison « ? Car dans ce cas-là, pourquoi ne fait-on quasiment rien au regard de l'urgence de la situation ? La concentration de CO2 continue d'augmenter. Pour empêcher que la machine s'emballe, il n'y a que deux solutions connues. La première est celle qui depuis plus d'un demi-siècle démontre son efficacité : l'énergie nucléaire. Je sais, on vous a appris à dire que le nucléaire ce n'est mal, c'est dangereux. Mais si l'on écoute les scientifiques, comme je le fais désormais avec ceux du GIEC, le nucléaire est de loin et concrètement le meilleur mode de production d'énergie, si l'on prend en compte l'efficience, la décarbonation et l'impact sur la santé humaine (c'est un peu comme les accidents d'avion, ils sont spectaculaires, mais il y en a très peu et au nombre de kilomètres parcourus, c'est bien plus sûr que la moto). Quand on écoute les spécialistes, il est certain aussi qu'il faut abandonner le mirage d'un mixte équilibré Énergies renouvelables-nucléaire, tant leurs distributions et modes d'utilisation sont différents. Pour ce qui est de la transition énergétique à l'allemande, elle n'est plus souhaitée par personne. En effet, il devient de plus en plus évident que les énergies éoliennes et solaires sont des solutions bien trop locales et partielles pour satisfaire l'humanité d'aujourd'hui. L'expérience en la matière de l'Allemagne, devenue le pays du charbon, est édifiante. Et ce n'est pas la nouvelle usine à gaz que monte l'UE autour de l'hydrogène pour sauver le modèle allemand qui y fera quoi que ce soit. Ce n'est pas pour rien que les Gates, Buffet et Bezos investissent massivement dans le nucléaire et notamment dans des réacteurs de nouvelle génération dits à neutrons rapides, ayant pour principal avantage de consommer les déchets radioactifs des centrales classiques. Ils permettent de boucler le cycle nucléaire et de se débarrasser d'un des principaux problèmes posés par l'énergie nucléaire. La France a travaillé pendant des décennies sur des projets de ce type, hélas à cause du lobbying des écologistes. Les écologistes ont tant fait pour détruire la seule source d'énergie capable de ralentir le changement climatique, que l'on peut se demander si en fait ce ne sont pas juste des commerciaux et des lobbyistes de l'industrie des énergies renouvelables. Comme le dit Bill Gates en termes très diplomatiques pour ne pas se mettre à dos tout le clergé écologiste : « Il est difficile d'envisager un avenir où nous décarboniserons notre réseau électrique de manière abordable sans recourir davantage à l'énergie nucléaire. »

En fait, les vrais réactionnaires, ce sont tous ces écologistes qui voudraient que l'on adopte la deuxième solution pour empêcher le changement climatique : revenir à un temps révolu où la population sur terre était de moins d'un milliard d'habitants et où les énergies fossiles n'existaient pas. Pour diminuer drastiquement la population planétaire et mettre en place une politique de décroissance, il n'existe qu'une solution : une dictature mondiale qui ferait passer la Corée du Nord et la Chine pour des démocraties paradisiaques. Si certains Occidentaux seraient assez fous pour l'accepter, le reste du monde la refusera. Nous savons déjà que cette solution est impossible à mettre en place. Au lieu de prendre acte de cette impossibilité, certains préfèrent fabuler sur tous les signaux qui pourraient provoquer un effondrement de notre civilisation. Ils l'appellent même presque de leurs vœux, tant ils considèrent comme certain que notre société va détruire la planète et tous les jolis ours qui s'y trouvent. Ce serait presque drôle si tant de jeunes ne croyaient sincèrement en ce récit. Ce qui m'attriste le plus, ce sont tous ces jeunes qui croient que ce futur est tellement inéluctable qu'ils ont décidé de ne pas avoir d'enfants pour être en adéquation avec leurs convictions et éviter à leur descendance de vivre les horreurs du changement climatique. Il en est ainsi de toutes les sectes prédisant la fin du monde dans un avenir très proche, cette dernière n'arrivant pas, les membres se suicident pour la réaliser.

 

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