L'impotence des dirigeants européens mène à un conflit direct avec la Russie
Toutes les plus sombres prévisions de mes analyses de ces 5 dernières années semblent, hélas, se confirmer. En 2017, j’alertais, en vain, sur les gazoducs germano-russes Nord Stream « minant la sécurité énergétique européenne ». Et sur le grave danger représenté par la politique mercantiliste allemande qui pervertit le projet européen, car ne pouvant se développer que par la mise sous tutelle de Bruxelles et la persuasion des élites européennes que les intérêts allemands sont ceux de l’Europe.
Alerte renouvelée sans cesse, notamment en 2021 où j’écrivais que les « élites françaises, prêtes à tout pour plaire à Berlin ou sous le charme de Moscou (...) refusent de voir les enjeux stratégiques de l’accord énergétique germano-russe Nord Stream 2 (...) qui permettra à l’Allemagne de torpiller le nucléaire français. Et sur l’alliance objective entre Moscou, envoyant des migrants en Pologne, pendant que Bruxelles, sur instructions de Berlin, s’indignait que Varsovie refuse de céder à Poutine en les repoussant et construisant un mur. En janvier 2022, j’avertissais que la Russie pourrait envahir l’Ukraine. Début 2023, je m’étonnais que l’Europe ne se préparait pas à l’ouverture éventuelle de fronts en Afrique, au Moyen-Orient et dans le Pacifique, qui obligeraient les Américains à se concentrer sur ces deux derniers et à abandonner l’Ukraine faute de capacités suffisantes. « Dès lors, l’Europe sera seule face aux Russes qui désormais sont en capacité de contrôler tous les couloirs de migration africains et de déclencher des tsunamis migratoires en Méditerranée (...) qui nous déstabiliseraient et profiteraient aux partis qui sont les plus pro-russes, ceux que Moscou infiltre depuis 20 ans de la base au sommet ». Pire, ma crainte que « l'Allemagne, confrontée à la faillite de sa politique énergétique et sa politique mercantiliste » fasse tout pour que l’Ukraine se soumette afin de revenir au statu quo ante, la collaboration avec la Russie, au gaz russe bon marché pour ses entreprises, se confirme chaque jour plus. Les intérêts de Berlin et de Moscou sont bien trop convergents pour qu’ils ne se réunissent pas.
Pourquoi Washington n’a pas achevé Poutine et abandonne Zelensky:
Nous le voyons tous, depuis quelques mois, le soutien américain à l’Ukraine faiblit. D’abord pour des raisons de politique intérieure, de tentations isolationnistes face à un monde de plus en plus instable, mais pas seulement. Washington a été prise de panique avec la « saga Prigojine ». Elle a dévoilé la fragilité du régime impérial de Poutine qui a détruit toute opposition, toute alternative à lui-même. Depuis un quart de siècle, sa méthode a été toujours la même : éliminer toute opposition pouvant apparaître comme plus raisonnable, plus modérée que lui et laisser subsister uniquement celles ayant un discours plus extrémiste que le sien. Si son régime venait à disparaître, qui serait en mesure de prendre le relais ? Personne. Qui serait en mesure de protéger et empêcher la dissémination du plus grand arsenal nucléaire du monde ? Seule l’armée russe le pourrait. Or Prigojine avec sa tentative de coup d’État de fin juin menaçait, non seulement, le régime russe mais aussi l’unité de l’armée. Si l’armée russe venait à se diviser, l’arsenal nucléaire aussi, les différentes factions seraient tentées d’utiliser ces armes soit pour éliminer l’autre, soit les revendre pour alimenter leur lutte. Depuis cette date, vous remarquerez la corrélation entre la diminution drastique de l’aide à l’Ukraine et le changement de ton des médias américains et occidentaux. Selon les données du Kiel Institute, les promesses d’aide pour l’Ukraine de tous les pays donateurs prises entre début août et fin octobre se sont élevées à 2,11 milliards d'euros, soit une baisse de 87% par rapport à la même période en 2022. Il s'agit du montant trimestriel « le plus bas » depuis le début de la guerre. S’est ajoutée l’attaque du Hamas, qui comme je l’ai écrit dès le début, est une victoire stratégique pour la Russie qui, outre de faire oublier l’Ukraine, permet de fixer une partie des moyens américains au Moyen-Orient. De plus, désormais, il y a une quasi-unanimité chez les stratèges américains pour qui la question n’est plus de savoir si la Chine attaquera Taiwan, mais quand ? Enfin, envoyer du matériel en Ukraine s’est aussi révéler la doctrine d’emploi à la Russie qui va avec le temps trouver des parades, dont seront informés immédiatement la Chine, l’Iran et la Corée du Nord. Aussi, si nous voulons vraiment aider l’Ukraine et donc nous-même, il faudrait que l’Europe prenne le relais des États-Unis.
L’impuissance des dirigeants européens nous dirige vers un affrontement direct avec la Russie :
La Russie est passée en économie de guerre, et nous ? Nous nous interrogeons sur l'avion du futur pour 2050. Comme je ne cesse de l’écrire, les Ukrainiens nous ont donné, au prix de leur sang, un an de plus pour nous réarmer et qu’en avons-nous fait ? Rien. Où sont les F16 que les pays européens promettent depuis des mois ? Ils auraient tant aidé cet été et empêché nombre de morts ukrainiens, surtout maintenant où l’aviation russe utilise massivement des bombes planantes à fragmentation qui font d'énormes pertes humaines. Sans avions, les Ukrainiens ne peuvent quasiment rien faire contre ces dernières. En effet, un système rustique russe transforme de simples bombes en bombes planantes permettant aux avions de Poutine de les larguer à plusieurs dizaines de kilomètres de la ligne de front en toute tranquillité, sans être menacé par les systèmes anti-aériens. On m’objectera que les F16 nécessitent de longues formations pour les pilotes et les personnels au sol. Mais il y a assez de personnels formés sur F16 dans le monde pour en trouver suffisamment qui acceptent de travailler pour l’Ukraine sous contrat et faire fonctionner 2 à 3 escadrilles de chasseurs. Il s’agit juste d’une question de volonté politique. Il est temps de se rendre compte de notre impuissance. La Corée du Sud, à elle seule, a envoyé 300 000 obus à l’Ukraine, soit autant que tous les pays européens réunis. La France, qui a la 1re armée du continent, n’a pas assez de munitions pour tenir un conflit de Haute intensité de plus de 15 jours. Pour l'ancien Vice-chef de la Défense belge, le général Marc Thys : "Si la guerre éclate en Belgique, nous serons obligés de jeter des pierres au bout de quelques heures seulement, faute de munitions". Selon ses calculs, pour tenir juste 2 mois, il faudrait multiplier les budgets consacrés aux munitions par 50.
En face, la Russie, au regard du peu de danger que nous représentons, passe, en toute sérénité, en économie de guerre. En 2023, elle aura produit trois fois plus de chars que l'Occident n'en a livrés à l'Ukraine. Elle pourrait encore multiplier sa production par deux si elle parvenait à régler ses problèmes d'approvisionnement, de main-d'œuvre qualifiée et de nombre de soldats assez formés pour savoir s'en servir. Ce qui ne devrait lui prendre encore que deux ou trois ans. D’ailleurs, pour les services polonais, il ne reste plus que 3 ans à l’OTAN pour se préparer à une attaque russe. Selon des analyses d'organismes allemands pour la sécurité & la défense, si la guerre en Ukraine est gelée, la Russie pourrait préparer ses forces terrestres à attaquer l'OTAN d'ici 6-10 ans. Pour eux, l'OTAN est engagée dans une « course contre la montre » pour moderniser ses forces armées conventionnelles afin que leur potentiel de dissuasion dépasse les calculs russes d'une attaque réussie contre les pays de l'OTAN, tels que la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie. En effet, la Russie a déjà orienté sa production d'armes vers une économie de guerre. "Après presque deux ans de guerre en Ukraine, le potentiel de guerre de la Russie est plus grand qu'il n'y paraît actuellement. Les plus grandes pertes humaines et matérielles ont été subies par les forces terrestres".
Les pays baltes prochaines cibles de Moscou :
Malgré le fait que dès 2021 Vladimir Poutine ait annoncé clairement la couleur, qu’il continue avec son ministre des affaires étrangères Lavrov de menacer les pays baltes, nos chers experts qui garantissaient que la Russie n'attaquerait jamais l'Ukraine, aujourd'hui certifient qu'elle ne s'en prendra jamais à eux. Ils nous ont à chaque fois assuré que c'était la Pologne et les pays baltes qui "déliraient en raison de leur histoire traumatisante". Pourtant, il suffit de regarder une carte routière pour se rendre compte que la Russie avec son vassal biélorusse peuvent facilement et rapidement isoler les pays baltes. Qui croit sérieusement que les États-Unis risqueraient l’apocalypse nucléaire, l’atomisation du monde pour les pays baltes ? Ni les Américains, ni les Russes. Tant que les Américains pourront et voudront intervenir, il n'y aura pas de danger. Par contre, si demain les Américains étaient occupés ailleurs (Pacifique & Moyen-Orient) ou ne voulaient plus aider l'Europe, les pays européens, même en imaginant qu’ils acceptent d’envoyer toutes leurs troupes et matériels, dégarnissant donc complètement la défense de leur propres frontières, n’ont pas assez de munitions pour tenir face aux Russes. Nos matériels sont supérieurs à ceux des Russes, mais nos capacités de production et stocks actuels de munitions ne nous permettraient pas de tenir plus de trois mois. Il n'est même pas certain que nous arrivions à imposer une supériorité aérienne plus de 2 semaines. Imaginez un soldat suréquipé, s’il a 16 cartouches et en face de lui 50 hommes avec un canif, même avec sa liaison satellites, son fusil d’assaut dernier cri et ses protections ultra-performantes, il ne pourra les arrêter. Or on l’a vu face à l’écrasante supériorité technologique occidentale, les Russes opposent le nombre, la saturation sur le temps long. D'ici 5 ans, la Russie aura deux fois plus d'hommes prêts au combat, d’énormes stocks de munitions, se sera rééquipée en matériel neuf et sera la seule grande puissance possédant une expérience d'une guerre de haute intensité moderne. Vous rendez-vous compte de la tentation que cela représente pour le régime de Poutine ? Qui peut être assez fou pour croire que la Russie, qui depuis 400 ans, ne cesse, sans interruption, de repousser ses frontières, attaquer, persécuter et déporter les populations de ses voisins, ne les utilisera pas ? Nous pourrions faire une croix sur les pays baltes en espérant que l’ogre russe s’arrête là, contrairement aux dizaines d’autres fois. Même si c’était le cas, imaginez l’influence que la Russie aura sur l’Europe via la peur et ses agents en notre sein.
Le jeu trouble de Berlin, puissance continentale dominante ayant trop d’intérêts convergents avec Moscou :
Que font nos dirigeants européens ? L'Europe a dépensé 30 fois plus pour le Covid que pour l'Ukraine. 30 fois plus... Pourquoi ne faisons-nous pas au moins autant contre cette menace existentielle sur l’architecture de l’Europe qu’est la Russie ? Pour répondre à cette question, il faut un minimum d’honnêteté intellectuelle et voir les faits tels qu’ils sont. Qui dirige réellement l’UE, si ce n’est Berlin ? Qui a construit avec Moscou les gazoducs Nord Stream I et II en infraction avec la législation européenne, contre la sécurité énergétique de l’Europe, contre l’avis des capitales scandinaves et de l’Est de l’UE, si ce n’est Berlin ? Qui perd le plus dans ce conflit avec Moscou, si ce n’est Berlin ? Qui fait des promesses mirobolantes à l’Ukraine pour au final livrer les armes offensives trop tard, en mauvais état et garde les pièces de rechange chez elle, mettant à la poubelle toute la planification ukrainienne en partie responsable de la faillite de l’offensive de cet été, si ce n’est Berlin ? Qui a laissé croire pendant toute l’offensive que l’Ukraine recevrait des missiles Taurus tant nécessaires, pour finalement les refuser à Kiev, si ce n’est Berlin ? Qui s’est ingéré dans les élections polonaises pour écarter le principal moteur du soutien à l’Ukraine, le parti PiS du pouvoir, pour le remplacer par une alliance progressiste qui appelle à un grand rapprochement avec l’Allemagne ? Il faut se rappeler que quoi que l’on pense du PiS, c’est lui qui, dans les premières heures, a envoyé des convois entiers de munitions aux Ukrainiens, a tout fait pour accueillir dans de bonnes conditions 4 millions d'Ukrainiens, a donné quasiment 2/3 du matériel lourd de l’armée polonaise à sa consœur ukrainienne, a par l’exemplarité obligé les autres dirigeants européens à s’engager pour l’Ukraine, alors que Berlin souhaitait un compromis. Je n’affirme pas qu’il existe un pacte entre Berlin et Moscou, mais que leurs intérêts sont bien trop convergents pour qu’ils ne se rapprochent pas sur le dos des Européens. L'Allemagne a trop besoin du gaz russe bon marché pour rétablir son hégémonie économique et sa très lucrative politique mercantiliste. Elle fera tout pour revenir au plus vite à la situation d'avant-guerre. Depuis que le PiS est sur le départ et que Berlin a repris en main la relation UE-Ukraine cet été, on voit bien que cela va de mal en pis pour Kiev.
Les réseaux de Berlin en France sont bien plus puissants que ceux de Moscou :
Comment peut-on croire encore en une Allemagne "gentille puissance bienveillante" quand il est démontré qu'elle a tout fait pour saboter, notamment via les règlements européens et ses fondations, l’électricité nucléaire française qui était le principal avantage concurrentiel de l'industrie française et qui nous permettait de ne pas être dépendant au gaz russe ? En France, il y a les influenceurs russes, assez bien identifiés, mais qui parle de ceux de l'Allemagne qui sont bien plus nombreux dans les ministères, les fondations et les médias ? Avez-vous remarqué le nombre d’influenceurs pro-ukrainiens qui n’ont jamais aucun mot sur le jeu trouble allemand ? Combien parmi eux avant-guerre faisaient la promotion du couple franco-allemand ? Il faut savoir que les fondations subventionnées par l’État allemand financent directement ou indirectement, via des organisations européennes, les voyages d’étude, les études, les formations, les séminaires, les livres, les reportages, les prix de nombre d’influenceurs.
L’accord Biden-Scholz, un nouveau Munich :
Malgré tous ces faits, certains diront que c’est du complotisme. Pourtant, le célèbre journal allemand « Bild », rare média de masse ayant alerté sur le projet russe d'attaquer l'Ukraine en février 2022, alors que tous les autres médias n'y croyaient pas une seconde, a révélé un plan secret entre Washington et Berlin qui viserait à « étrangler l'Ukraine en limitant les livraisons d'armes » et à « forcer » le pays à conclure un accord. L’accord Biden-Scholz sur une fin rapide de la guerre en Ukraine ne fait que confirmer ce que nous voyons tous les jours : une réduction de l'aide américaine à l'Ukraine et un retournement de veste de nombre d’influenceurs dans les médias occidentaux qui s’en mettent même à reprendre le récit russe. Avec la diminution drastique de l’aide et la défiance des influenceurs pro-américains, pro-allemands et pro-russes, l'Ukraine est en train de traverser un long tunnel, tout comme la Grande-Bretagne de Churchill en 40-41. Cette période va être particulièrement éprouvante, surtout compte tenu du fait qu'en Occident, d'un côté, nous avons des gouvernements "progressistes" pro-ukrainiens mais dont l'impotence est particulièrement critique. Et de l'autre côté, nous avons les partis d'opposition "populistes" qui, bien que défendant, comme les Ukrainiens, la nation, les frontières et l'identité, se montrent particulièrement conciliants avec la Russie. Si l’abandon progressif de Washington se confirmait, l’Ukraine aurait trois choix : résister en attendant que l’Occident se réveille, prendre comme parrain l’Allemagne qui, avec l’évincement du gouvernement polonais, vient de prendre le contrôle de toute l’Europe centrale et orientale. Berlin favoriserait alors un gel du front qui permettrait à Moscou de prendre ses gains et de reprendre, doucement, mais sûrement, les affaires et les livraisons de gaz. En cas de défaites graves de Kiev et de troubles qui s’en suivraient financés par Moscou, d'autres annexions russes, suivis d’une guérilla ukrainienne de grande ampleur semblent probables. Malgré tout, il serait tout de même étonnant que les États-Unis abandonnent totalement l’Ukraine, car en cas de guerre avec la Chine, elle permet de fixer la Russie, sauf pacte secret russo-américain. Aussi, la solution allemande du gel du front est la meilleure pour les États-Unis car elle permet de fixer l’armée de Poutine sans trop de moyens et tout en garantissant la sécurité de l’arsenal nucléaire russe.
Pour l'instant, un consensus émerge en Occident pour un gel du conflit en attendant que Poutine tombe comme un fruit pourri. Cependant, c'est une mauvaise stratégie, car tout d'abord, la Russie impérialiste et KGBiste ne peut que produire des dirigeants du type Poutine, il ne pourra être remplacé que par un autre truand. Ensuite, et surtout, parce que l'empire russe sait que sa survie dépend de sa capacité à toujours repousser ses frontières et à démontrer son pouvoir de nuisance. La guerre hybride qu'elle nous mène va s'intensifier avec la multiplication des conflits aux abords de l'UE (Ukraine, Israël, Sahel, Libye...), la militarisation des migrants et la déstabilisation de nos sociétés et économies. Nous aurions pu éviter tout cela en armant sérieusement les Ukrainiens. Nous allons être confrontés à au moins trois ans de cette guerre hybride avant une véritable prise de conscience, suivie d'une réponse adaptée qui nous coûtera probablement encore cinq ans.
Nous vivons actuellement un deuxième Munich, nous ne faisons que reporter la confrontation entre l'Occident et la Russie. Mais au moment de Munich, les démocraties européennes avaient pris conscience du danger et se réarmaient. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas et en plus, l’Allemagne qui en tant que la puissance dominante de l'UE devrait jouer le rôle de leader des démocraties européennes joue un double jeu, tout ce qu'elle veut est de revenir à la situation antérieure qui n’arrivera pas. À cela s’ajoute le déni de réalité de tous les médias (mainstream et RS), des « progressistes » et « populistes. La seule réalité est que les Européens doivent se préparer dans les plus brefs délais à la guerre. À la guerre hybride, sur deux fronts, celui de la déstabilisation de nos sociétés via les agents russes et de la militarisation des migrants. Il faut démanteler les réseaux d’agents russes et mettre en place une politique migratoire ferme, en notamment appliquant les méthodes des pays qui ont réussi à enrayer l’immigration (Danemark, Australie..) et en coupant les flux financiers avec les pays qui refuseront de collaborer. Et se préparer à la guerre conventionnelle avec la Russie, seule façon de retirer à Moscou l’envie de nous la faire. Mais pour cela, il ne suffira pas de mots, il faut un engagement massif, visible et réel. Il nous faut revoir tous nos plans d’armement, car tirer nos rares missiles sur des drones coutant 100 fois moins chers et 1000 fois plus nombreux n’est pas viable. Il faudra avoir recours à l’intelligence artificielle pour optimiser l’utilisation d’armes existantes telles que des DCA et mitrailleuses. Produire en masse munitions, drones (terrestres, maritimes et aériens) et contre-mesures électromagnétiques. S’interroger aussi sur l’intérêt des chars et des avions du futur qui couteront si chers que nous pourrons nous doter que de quelques dizaines d’exemplaires. Il suffira à l’ennemi d’identifier et d’éliminer, chez eux ou dans la rue, notre cinquantaine de pilotes pour nous paralyser. Il s’agit d’une planification industrielle et militaire au niveau européen se comptant en centaines de milliards d'euros annuels, sur au moins 10 ans, et le recrutement, sans compter la réserve, d’au moins 300 000 hommes de plus pour les armées européennes. C’est la seule façon certaine d’éviter un affrontement direct avec la Russie.
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