Rapport : La France en février 2023

2023-03-08
Temps de lecture 10 min

Pauvre France

Tout ce mois de février la France a été tenue en haleine par l’affaire « Pierre Palmade », du nom d’un célèbre humoriste et star du show-biz connu de tous les Français. Le 10 février, sa voiture en percute violemment une autre, où avait pris place un garçon de six ans, son père et sa belle-sœur, une jeune femme enceinte. Toute la France est bouleversée, car le bébé que portait la jeune femme meurt, et le petit garçon entre la vie et la mort reste 6 jours dans le coma, la mâchoire cassée. Pendant tout le mois vont être égrenées de nouvelles révélations, quasiment tous les jours. On apprend d’abord que les pronostics vitaux des accidentés sont engagés. Puis que Pierre Palmade roulait à contre-sens. Le lendemain, la presse révèle qu’il était sous emprise de cocaïne. Ainsi, et au fur et à mesure, l’on va apprendre qu’il y avait deux hommes dans la voiture de Pierre Palmade. Qu’ils se ont enfuis, car ils étaient aussi sous l’emprise de produits stupéfiants. Que l’un d’entre eux est un Marocain en situation irrégulière en France. Qu’ils sortaient d’une « Chemsex » (une Chemsex implique une consommation de drogue au service d'activités sexuelles prévues pour une durée allant de plusieurs heures à plusieurs jours) entre hommes chez Pierre Palmade. Suite à un signalement, pour acte de pédophilie, par une nouvelle personne au dossier (qui dit avoir participé à plusieurs « Chemsex » avec Pierre Palmade), la police va perquisitionner chez l’humouriste. Ce dernier se serait vanté auprès de cette personne d'être en mesure de se faire « offrir » deux enfants âgés de 7 et 9 ans pour les abuser sexuellement. Puis, un deuxième homme l’accuse, cette fois d’usage de matériel pédopornographique. Suite à tout cela, Pierre Palmade fait un AVC, alors qu’il était assigné à résidence sous bracelet électronique, à l’hôpital. Cet accident vasculaire aurait aggravé sa perte de mémoire qui aurait été constatée suite au carambolage. Deux jours plus tard, l’on apprend que Pierre Palmade va être transféré en prison, car la justice estime  qu’il y a un risque de réitération (l'humoriste pourrait de nouveau avoir un comportement déviant sous l'effet de stupéfiants s'il était laissé en liberté), et pour ne pas nuire aux investigations qui sont toujours en cours. Le lendemain, l’on apprend qu’un proche de M. Palmade, transgenre chinois, est mis en examen pour détention et diffusion d’images pédopornographiques lors d’une soirée chez l’humouriste.

Bien sûr, cette histoire donne lieu à toutes sortes de rumeurs sur l’identité des invités des « Chemsex » chez Pierre Palmade et des réseaux pédo-criminels au plus haut niveau. Pour l’instant, la transparence et la célérité de la police et de la justice française font que la majorité des Français ne prêtent pas une attention trop importante à ces dernières. Nous avons eu le droit aussi aux concours d’indignations habituelles. De la droite, qui trouvait que la gauche minimisait l’horreur de l’acte de Pierre Palmade en s’attachant à faire de lui une victime de la drogue. Et de la gauche, qui faisait un procès d’intentions à la droite pour homophobie et racisme. Rien que de très classique. Certes, à toute époque, nous pourrons trouver de telles tragédies impliquant des personnages connus. La différence, peut-être, est qu’il n’y a en face aucune figure tutélaire inspirant le respect par son exemplarité. Il n’y a rien pour compenser, équilibrer, contrebalancer cette France glauque.

Demandez à n’importe quel Français dans la rue de vous nommer un dirigeant politique, en exercice, honnête, et vous aurez bien du mal à obtenir une réponse. Outre les affaires « classiques », tous les partis sont touchés par des scandales sexuels. Tel l’emblématique socialiste Jack Lang qui, malgré qu’il soit le signataire d’une tribune pro-pédophilie et ait été « sponsorisé » par le pédo-criminel Epstein, continue d’être invité sur tous les plateaux TV. Ou encore le pédo-criminel et socialiste Olivier Duhamel qui est arrivé au sommet de l’élite médiatique alors qu’apparemment, toute la crème de la Nomenklatura parisienne connaissait ses penchants. Comment a-t-on pu nommer la socialiste Elisabeth Guigou, ancienne ministre de la Justice, présidente de la commission sur l’inceste, alors qu’apparemment, tout le monde connaissait ses liens avec le pédo-criminel Duhamel qui l’invitait dans sa maison de vacances où se déroulait des quasi-orgies fortement alcoolisées sous le regard d’enfants? Et je ne parle pas des scandales « Matzneff », « Unef », « Dominique Strauss Kahn ». La droite est très loin d’être épargnée. L’actuel ministre de l’Intérieur, de droite, Gérald Darmanin, a été accusé de viol et est connu pour avoir été un habitué du très select club échangiste parisien : les « Chandelles ». L’éminence grise de la droite « conservatrice », Jean-Marie Couteaux, a été mis en examen pour avoir administré de la MDMA à un jeune homme lors d'un dîner dans un restaurant. Eric Zemmour, pendant la campagne présidentielle, avait une maitresse officielle et publique qui l’accompagnait partout. Et je ne vous parle que de ce qui est public : quand vous fréquentez le milieux parisien de la droite, ce que vous apprenez sur les mœurs de ses principaux leaders donnerait la nausée à l’écrasante majorité d’entre nous.

Quand vous échangez sur ces sujets avec des Français, ils vous répéteront tous, en boucle, tels des automates, la même phrase : « cela concerne leur vie privée, chacun fait ce qu’il veut tant que c’est entre adultes consentants ». Certes, mais pour autant, cela reste des transgressions : se libérer de toutes contraintes, c’est aussi abdiquer toute responsabilité, ce qui ne peut que mener à des tragédies. L’affaire Palmade en est une illustration. Ceci est d’autant plus prégnant quand il s’agit de personnes qui sont en charge de l’intérêt général et ont entre leurs mains l’avenir de la nation. Comment la confier à des dirigeants qui ont tel irrespect pour la personne humaine et qui ont un tel comportement addictif ? Ce qui est en jeux ici, c’est ne rien d’autre que la dignité humaine. Sans cette dernière, comment imaginer possible un respect mutuel entre la classe dirigeante et la population ? La France, l’Europe même, ont abandonné toute volonté commune de tendre vers une vie vertueuse, une conduite exemplaire et l’excellence. Pire, ces valeurs sont presque devenus des gros mots.

Et même si l’on souhaite faire abstraction de toutes ces questions primordiales, on ne peut ignorer que ces comportements mettent en danger la sécurité nationale. Reprenons l’exemple du ministre de l’Intérieur, Gerald Darmanin. Pratiquer l’échangisme dans des clubs vous amène à avoir des relations sexuelles avec des personnes que vous ne connaissez pas. Imaginez le pouvoir de chantage qu’une mafia ou une puissance étrangère pourrait avoir sur le ministre de l’Intérieur français si elle détenait une vidéo de lui avec des personnes peu recommandables ou mineures. C’est une question de sécurité nationale.

Bien sûr, qu’il y ait un ou deux députés associés à de telles pratiques sur 577 n’est pas fondamentalement « grave », c’est peut-être même statistiquement représentatif de la population française. Le problème est la généralisation de ces comportements déviants addictifs. On ne peut ignorer le phénomène de reproduction d’élites glauques. Comment ne pas avoir tendance à faire monter, à vous entourer, dans les cercles de pouvoir de personnes partageant les mêmes valeurs, les mêmes passions que vous? Comment expliquer autrement que l’on nous ait vendu tous ces personnages glauques comme des références ? Pourquoi les avoir choisis, eux, parmi des milliers d’autres au moins aussi compétents ? Comment, par exemple, une personne comme M. Duhamel ait pu monter si haut alors qu’il n’a jamais rien écrit ou proposé de remarquable ?

Vous le comprendrez, nous ne pouvons attendre de salut des élites en place. La France a été confrontée de nombreuses fois à ce type de situation. Cela s’est toujours réglé soit par un changement de régime, soit par le surgissement d’un homme providentiel. Tel de Gaulle, Clemenceau, Gambetta, Napoléon. Ou encore une femme telle Jeanne d’Arc à qui l’Archange Saint Michel est apparu. Je vous invite d’ailleurs, en guise de conclusion, à une lecture comparée de ces deux prières au Saint patron de la France:

Une populaire à saint Michel « Ange gardien de l’Église et de la France » :

« Ô saint Michel, ange gardien de l’Église et de la France

Nous mettons nos personnes, nos familles, nos paroisses, la France entière, sous votre

protection spéciale. Que Dieu suscite parmi nous des saints !

Établissez le règne du Christ sur la France et dans le monde. Amen »

Et l’autre de Louise France, fille de Louis XV :

« Glorieux Archange ! Ayez égard aux besoins d’un Royaume dont vous êtes le patron

spécial. Bannissez, écartez de nos contrées tout ce que le dérèglement des mœurs,

l’hérésie et l’impiété s’efforcent d’y répandre de contagieux. Vainqueur des attentats de

Lucifer, ne permettez pas qu’il triomphe de votre héritage. Amen. »

 

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