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Ce n’est pas une révolte sire, c’est une sécession

2023-07-16
Temps de lecture 10 min
Nous avons assisté début juillet à de nouvelles émeutes et scènes de pillage un peu partout en France. Si le président Macron, avec un culot et une morgue dont lui seul est capable, a feint de trouver cet événement surprenant, tout le monde s’y attendait, au moins depuis 2005 et les dernières émeutes de grande ampleur en banlieue.

Aucune personne sensée, informée et dotée de bon sens n’a été surprise par cette semaine de chaos. Et quand bien même à gauche, on parlait, par électoraliste perfide ou candeur stupide, de révolte pour la justice, de colère justifiée ou même – sic ! – de manifestations festives, il est apparu clairement qu’il ne s’agissait non pas d’une révolte structurée et pensée, ni même spontanée et orientée politiquement, mais bien plutôt d’un enchaînement de violences sauvages, et de l’expression d’une haine et d’un rejet total de la France, comme si le parasite faisait un rejet immunitaire de l’hôte.

Et s’il est évidemment faux, injuste et absurde de mettre dans le même sac tous les immigrés ou descendants d’immigrés, force est de constater qu’une trop large part de cette population, bien que n’ayant pris part ni aux émeutes, ni aux pillages, n’en ont pour le moins pas opposé de résistance, et n’ont pas cherché à s’interposer pour arrêter les actions de leurs fils, frères, cousins, voisins.

Non, ce n’était pas une émeute, mais l’expression de quelque chose de bien plus grave, de bien plus inquiétant et de bien plus profond. C’est une sécession. Nous assistons à une sécession des « nouveaux Français », en premier lieu. Ces dizaines de millions – relisez ce nombre – de nouveaux Français, la plupart du temps issus des anciennes colonies françaises, mais pas seulement, la plupart d’entre eux nés en France, descendants d’immigrés légaux qui ne posaient pas de problème à leur arrivée – c’était une immigration de travail sensée être temporaire – ont aujourd’hui de plus en plus clairement mis un pied dans la sécession.

Ce n’est en rien un mouvement populaire, conscientisé et politisé. Les émeutiers ne sont pas des pauvres en soif de justice sociale, ce sont de nouveaux barbares enfantés par notre effondrement civilisationnel. Ce ne sont pas des révolutionnaires, ce sont des pillards abreuvés de haine du Blanc et de volonté de dominer leur espace qu’ils entendent bien, tôt ou tard, s’approprier pleinement.

Explosions de bombes artisanales, tir à balle réelle sur policiers, destruction de bâtiments publics, vols de véhicules, voitures brûlées, lynchages de blancs, de policiers en civil ou en repos – après les avoir été traqués – règlements de comptes entre bandes rivales au passage, décès accidentels (pour l’instant), symboles de cette société (transports, éducation, police, poste, mairie, bâtiment des JO, grands commerces) attaqués, drapeaux français brûlés… cette litanie des actions commises par les « chances pour la France », comme les appelle la gauche, est le seul message politique qui vaille. Non, ce n’est pas une révolte sociale, c’est une sécession, c’est une profession de foi identitaire. C’est l’autorité et la légitimité même de l’État français qui sont remises ici en question. Pas le gouvernement, pas même le régime.

C’est ce qui se rapproche le plus d’actions militantes ; fruit d’une intelligence collective, témoignant de la perception évidente de rapports de forces, la masse des insurgés sécessionnistes, lors de cette répétition générale, a déclaré la guerre au reliquat d’État français, pris au piège de son clientélisme et de ses lâchetés et renoncements successifs au fil des cinquante dernières années, devenant ainsi otage de ce qu’il a créé.

Quelle fut la réponse du régime de Paris à cette chienlit ? Tout d’abord, le traitement par le silence (censure des vidéos), la diversion médiatique ensuite (pointage du doigt de groupuscules militants patriotiques d’auto-défense pour agiter le fantôme de la menace fasciste), et puis enfin, le déni, cette immense force mentale qui permet parfois, jusqu’à la mort, de vivre sans tenir compte du danger. Le déni qui a profondément animé la post-bourgeoisie macroniste, mondialiste, autoritaire. Ce reste de bourgeoisie sur le déclin qui nie autant sa désagrégation depuis un siècle – et la mort de la bourgeoisie industrielle du fait de la généralisation des sociétés par action – que l’ampleur des problèmes dont elle est responsable.

La violence de la police, de moins en moins professionnelle et française, et de plus en plus remplie de racailles, ne sert enfin qu’à mater les derniers gaulois de la France périphérique, qui se fait plumer par les racailles du haut, l’oligarchie anti-nationale, et détrousser par les racailles du bas, le lumpen-prolétariat post-islamique et américanisé.

Cette décomposition de la France en trois blocs, telle que décrite par le géographe Christophe Guilluy dans son livre La France périphérique, vient confirmer l’analyse de Guy Debord publiée en 1985.

Nous ne pouvons plus assimiler personne : ni la jeunesse, ni les travailleurs français, ni même les provinciaux ou vieilles minorités ethniques car Paris, ville détruite, a perdu son rôle historique qui était de faire des Français. Qu’est-ce qu’un centralisme sans capitale ? […] La diffusion du spectacle concentré ne peut uniformiser que des spectateurs. On se gargarise, en langage simplement publicitaire, de la riche expression de « diversités culturelles ». Quelles cultures ? Il n’y en a plus. Ni chrétienne ni musulmane ; ni socialiste ni scientiste. Ne parlez pas des absents. Il n’y a plus, à regarder un seul instant la vérité et l’évidence, que de la dégradation spectaculaire-mondiale (américaine) de toute culture. […] Certains mettent en avant le critère de « parler français ». Risible. Les Français actuels le parlent-ils ? […] Nous nous sommes faits américains. Il est normal que nous trouvions ici tous les misérables problèmes des USA, de la drogue à la Mafia, du fast-food à la prolifération des ethnies. […] Nous avons ici les ennuis de l’Amérique sans en avoir la force. […] Ici, nous ne sommes plus rien : des colonisés qui n’ont pas su se révolter, les béni-oui-oui de l’aliénation spectaculaire. […] Le risque d’apartheid ? Il est bien réel. Il est plus qu’un risque, il est une fatalité déjà là (avec sa logique des ghettos, des affrontements raciaux, et un jour des bains de sang). Une société qui se décompose entièrement est évidemment moins apte à accueillir sans trop de heurts une grande quantité d’immigrés que pouvait l’être une société cohérente et relativement heureuse. 

Alors dans ce contexte, la France périphérique, reléguée ouvertement au rang de sous-classe lors des Gilets Jaunes, lorsque le régime de Paris a réprimé avec brutalité et souvent de manière illégale et immorale les manifestations de travailleurs et de petites gens honorables, cette France périphérique entre de plus en plus, de manière consciente ou non, dans un état de sécession également.

Nous assistons aux prémices de la désagrégation complète de la nation française – ou de ce qu’il en reste. La France va se brasilianiser, avec une concentration de capitaux qui permettront à des groupes restreints de s’assurer, par la privatisation des services publics, un niveau de vie élevé, tandis que le reste de la population, gauloise ou d’origine immigrée, devra recourir à l’entraide communautaire pour assurer ses besoins.

De plus en plus faible, l’État français mute actuellement en un système autoritaire et répressif, dans un terrible aveu d’impuissance. On appelle à plus de surveillance, plus de contrôle, aux drones dans les rues, à la reconnaissance faciale automatique, au contrôle d’internet, à la censure. Personne ne semble réaliser dans la classe politique, tous bords confondus, que la solution ne se trouve pas dans un désarmement de la police – mais pas des racailles et des gangsters – ou dans un surarmement de la police et la transformation du pays en État policier. La solution, c’est moins de barbares et moins de traîtres ; ce n’est pas moins de liberté pour espérer restreindre les voyous, mais le retour de la garantie des libertés fondamentales pour les citoyens respectueux du contrat social.

Force est de constater que la France se disloque, que ce soit par la décomposition culturelle et identitaire du peuple français, soumis au rouleau-compresseur mondialiste, ou bien par l’immigration massive de peuplement par un sous-prolétariat revanchard et globalement inapte à la vie en société européenne.

Les mécanismes profonds qui ont amené à cet état de fait ne peuvent pas être arrêté, et à fortiori, corrigés, par quelques réformes politiques. Il est trop tard. En ce début de mois de juillet, une potentielle nation en devenir, dont les barbares abrutis ont été les bruyants représentants lors des émeutes et pillages, fait face à une nation en décomposition, trahie par ses élites et livrée à elle-même dans son inéluctable déclin.

La volonté de l’oligarchie française au pouvoir de réprimer toute tentative de réaction ou d’auto-défense trahit mieux que tout discours l’agenda mondialiste du pouvoir en place. La France et les Français doivent se soumettre à l’ordre mondialiste et à ses supplétifs barbares, quand bien même l’ordre est perdu temporairement. Toute résistance sera combattue. Il ne faut donc pas s’étonner alors du désir grandissant de sécession des Français de l’État français.

Nous n’avons pas assisté à des « émeutes urbaines », mais à un spasme historique qui trahit la partition du corps nationale français. Ce n’était qu’une secousse sismique, et il y en aura d’autres, certainement bien plus importantes. Le degré de soumission des uns et des autres déterminera l’avenir de la France, ou de ce qu’il en reste.

 

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