L’actualité principale de la France, en ce mois de mars, a bien sûr été les manifestations contre la réforme des retraites. Ces dernières ont éclipsé un nombre assez important d’informations surréalistes qui mériteraient, chacune, une analyse poussée, tant elles sont symptomatiques des failles de la société française.
Les manifestations continuent mais décroissent, notamment du fait des violences de l’extrême gauche qui s’attaque aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux biens publics et privés. Face à cela, on enregistre de nombreux cas d’habitants excédés, jetant, par exemple, des bouteilles en verre sur les émeutiers. Ou encore des étudiants de droite affrontant des étudiants de gauche voulant empêcher les cours d’avoir lieu. Parfois, ces violences se déplacent sur d’autres sujets comme cette manifestation d’écologistes contre une « méga-bassine » dans la campagne de Sainte Soline, où des affrontements entre manifestants et police ont été particulièrement violents. Les premiers accusant les seconds d’avoir commencé à les attaquer, sans justification aucune, et attendu 30 minutes avant de laisser évacuer des blessés graves. Les autorités publiques, elles, s’indignant que les manifestants étaient « venus faire la guerre ». Selon elles, le médecin de la gendarmerie venu porter secours a été caillassé par les manifestants, le chaos et l’anarchie étant tels qu’il a fallu mettre en place une zone spéciale, juste à côté de la manifestation, pour que les secours puissent soigner les blessés en toute sécurité. Comme lors du mouvement des Gilets Jaunes, ces violences entraînent une diminution de la participation des simples citoyens aux manifestations et renforcent Emmanuel Macron comme garant de l’ordre (comme je l’explique dans mon article « La France à bout de souffle »- LIEN ?).
Ces déchaînements de violences monopolisent, à raison, l’actualité. Ils n’ont pas permis de s’intéresser aux religieuses catholiques qui ont dû quitter le centre-ville de Nantes en raison de l’insécurité. Comme l’a expliqué la Sœur Marie-Anne : « Il y a un moment, il faut reconnaître ses limites, nous ne sommes pas des Franciscains du Bronx, il faut une carrure un peu plus forte pour être en ce lieu, nous sommes des religieuses, nous sommes des femmes, et l’on se sent parfois un peu vulnérable, par rapport à ce qui se passe dans ce quartier. » Tout ceci est dans la continuité de ce que j’expliquais dans mon rapport de janvier sur l’insécurité dramatique et la déchristianisation de la France (Rapport : France, janvier 2023).
Pendant ce temps-là, à Paris, où l’on ne peut que déplorer des mœurs particulièrement dégradantes et glauques de nombre d’hommes politiques, notamment de droite (lire mon rapport de février, Rapport : La France en février 2023), Nicolas Jeanneté, 57 ans, directeur du parti politique le « Nouveau Centre », vice-président du groupe « LR et apparenté » au Conseil de la ville de Paris, a été arrêté. Il a été mis en examen pour traffic de stupéfiants et consultations d’images pédopornographiques. Son fils adoptif, un jeune Malien de 25 ans, a été aussi arrêté. Monsieur Jeanneté est notamment soupçonné d’avoir détenu et revendu des drogues de synthèse à ses partenaires au cours de soirées « Chemsex » (une Chemsex implique une consommation de drogue au service d'activités sexuelles prévues pour une durée allant de plusieurs heures à plusieurs jours). Sur les réseaux sociaux, cet élu se voulait un pourfendeur de la drogue, tout en soulignant que le « tout répressif » dans le domaine avait été un échec. Plus globalement, la drogue est peut être un problème que nous ne prenons plus assez au sérieux. Elle est devenue omniprésente dans les sociétés occidentales ; outre les graves problèmes de santé publique, elle pose des problèmes de corruption, mais aussi de déconnexion de la réalité, chez nos élites consommatrices.
Enfin, et toujours à Paris, les rats continuent de faire polémique. La maire de Paris, Anne Hidalgo, est particulièrement mécontente qu’un chansonnier français, très populaire, Pierre Perret, 88 ans, soit sortie de sa retraite pour écrire et chanter « Paris saccagé ». Cette chanson très drôle sur une musique typiquement française, critiquant les résultats de la politique de Mme Hidalgo, (https://www.youtube.com/watch?v=PPXnb0PhHvg&ab_channel=PierrePerret) a eu un beau succès sur YouTube avec plus de 1,5 million de vues. Les paroles valent le détour :
Dans Paris, Paris dégoutant
Seuls les rats sont contents
Ils savent qu'ici les végans pas idiots
Les nourrissent qu'avec du bio
Pour traverser les tranchées les travaux
C'est pire que le col de Roncevaux
Les déjections qui fleurissent les trottoirs
Décorent ce grand dépotoir
Pauvre Paris, Paris enlaidie
Dans quel état ils t'ont mis
Ils avaient promis le Nirvana
Et c'est la Bérézina
Où est tu Paris, lumières des cités
Qui était de la France la bergère
Quand des crétins frappés de cécité
Firent de toi une pétaudière
(..)
Pauvre Paris, Paris enlaidie
Toi qui fut le paradis
Te voilà fringuer Waterloo
Par nos gentils écolos
(..)
Dans Paris l'hiver comme l'été
On touche pas à la saleté
Les vieilles télé, les tonnes de détritus
S'empilent gaiement dans les rues
Pauvre Paris devenue si cracra
On sait bien qui t'a fait ça
C'est les cranes de piafs dégourdis
Qui bouffent des graines à la mairie
Dans Paris, Paris rapiécé
C'est la mocheté qui est passé
Les bancs publics et les fontaines Wallace
C'était pas si dégueulasse
C'est à Barbès, la Chapelle, Stalingrad
Qu'on trouve les squats les plus crades
Et dans les squares où plus un enfant joue
Y a que les seringues et plus de nounous
Dans Paris, Paris dégoutant
Oui seuls les rats sont contents
Et le Paris du Grand Charles outragé
C'est un Paris saccagé
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